Lancée en décembre 2023 par Les Ports de Loire-Atlantique, autorité portuaire sur les ports de pêche du Croisic et de la Turballe, la restitution de l’étude sur l’optimisation de la première mise en marché (c’est-à-dire la première mise en vente) s’est tenue à Saint-Nazaire le vendredi 22 mars en présence des acteurs ayant participé à sa mise en œuvre : pêcheurs, mareyeurs, poissonniers, transporteurs, organisations représentatives, collectivités…

L’étude menée par les cabinets Via-Aqua et Mer Conseils, doit permettre d’objectiver la situation de la pêche en Loire-Atlantique qui connait, comme toute la filière, une crise importante, liée à plusieurs facteurs : Brexit, plan de sortie de flotte, interdiction de pêche… Le contexte est accentué dans notre département par les difficultés rencontrées par la SAEM Loire-Atlantique Pêche et Plaisance, exploitant des ports de pêche de La Turballe et du Croisic depuis 2011.

L’étude doit proposer des axes d’optimisation permettant de répondre à deux objectifs :

➔ Assurer l’avenir de la filière pêche en Loire-Atlantique.
➔ Ramener la SAEML Loire-Atlantique Pêche et Plaisance à l’équilibre économique.

Quatre scénarios d’évolution des deux criées ont été concertés lors d’ateliers dans lesquels étaient présents des acteurs de l’ensemble de la filière des deux ports de pêche.

Les cabinets ont identifié des prérequis à tous les scénarios :
➔ Mettre « aux normes » l’organisation de la première mise en marché :

  • Méthodes de travail : process et sécurité des personnes,

  • Qualité process et sécurité sanitaire des produits,

  • Conformité environnementale et d’exploitation,

  • Règlement intérieur (usagers portuaires).➔  Mettre en place des prévisions d’apports et un catalogue, par criée ou commun aux deux criées et une vente simultanée.

  • ➔  Déployer une action commerciale :

      • Promotion des produits et des ports, développement de services et de nouvelles recettes         d’exploitation.

Trois scénarios proposent le maintien des deux halles à marée

➔ 1/ Scénario dit « LCLT1 bis »
Maintien des deux criées avec une sous-délégation confiée à un collectif d’acteurs du Croisic ayant un projet de diversification des activités, et pas de viviers à La Turballe. Les ventes des deux criées sont simultanées.

Principaux avantages et écueils de ce scénario :

  • La vente est maintenue au Croisic et à La Turballe.

  • Qui porterait le projet de sous-délégation, et quels délais de mise en œuvre ?

  • La « séparation » des deux criées est actée de manière pérenne.

  • Les Croisicais peuvent développer leur projet, mais qui n’est pas incompatible avec l’organisation de la SAEM LAPP aujourd’hui.

  • Potentielle mise en concurrence des criées répondant que partiellement aux besoins des acheteurs et des transporteurs.

  • Les Turballais demandent à débarquer et vendre leurs crustacés à La Turballe (actuellement la vente se fait au Croisic) ce qui conduirait à une réduction du principe de spécialisation des criées.

➔ 2/ Scénario dit « LCLT1 »
Maintien des deux criées avec débarque et installation de viviers à La Turballe. Les ventes des deux criées sont simultanées.

Principaux avantages et écueils de ce scénario :

  • La vente est maintenue au Croisic et à La Turballe.

  • Les Turballais peuvent vendre leurs crustacés à La Turballe.

  • Quelles économies pour la SAEM LAPP ? Quels impacts sur la logistique ?

  • Potentielle mise en concurrence des criées répondant que partiellement aux besoins des acheteurs et des transporteurs.

➔ 3/ Scénario dit « LCLT2 »

Maintien des deux criées avec renforcement de la spécialisation des criées (vivant au Croisic et produits à volume à La Turballe), et déplacement de la criée actuelle de La Turballe dans les bâtiments de Garlahy réaménagés.

Les ventes des deux criées sont simultanées.

Principaux avantages et écueils de ce scénario :

  • La vente est maintenue au Croisic et à La Turballe.

  • Les Turballais ne peuvent pas vendre leurs crustacés à La Turballe.

  • Des coûts d’exploitation mieux maitrisés.

  • Répond que partiellement aux besoins des acheteurs et des transporteurs.

  • À terme, une criée modernisée à La Turballe, ouvrant la perspective d’une meilleure attractivité pour les acheteurs, mais dans quels délais et avec quels financements (coûts importants) ?

    Un scénario propose la fermeture d’un point de vente avec maintien de deux points de débarque

    ➔ 4/ Scénario dit « LT4 »
    Le bâtiment Garlahy à La Turballe est réaménagé / étendu et optimisé (installations et méthodes).

    Il accueille l’ensemble des productions de La Turballe et du Croisic en débarque directe ainsi que les ateliers de mareyage et des viviers.

    Une vente unique est mise en œuvre à La Turballe pour l’ensemble des productions utilisant une version avancée du logiciel de vente et la visualisation des lots à distance.

    Le Croisic devient une pépinière d’entreprises « produits vivants », bénéficiant de la prise d’eau et des viviers. Certains d’entre eux peuvent être mis en location pour un stockage d’appoint à la disposition des pêcheurs professionnels.

    Principaux avantages et écueils de ce scénario :

  • La vente ne se fait plus au Croisic.

  • La débarque se fait sur les deux ports de pêche.

  • La SAEM LAPP fait des économies de charge importantes.

  • Les délais de l’aménagement de Garlahy à La Turballe nécessitent de maintenir un temps la vente au Croisic (la criée actuelle de La Turballe ne permet pas en permanence d’accueillir le cumul des débarques de La Turballe et du Croisic).

  • Quels financements de l’aménagement de Garlahy (coûts importants) ?

Et maintenant ?

À ce jour, chaque scénario comporte des avantages et des inconvénients, aucun scénario ne fait consensus à ce jour et ne permet d’atteindre de façon certaine les deux objectifs recherchés.
Même si un consensus est toujours espéré, Les Ports de Loire-Atlantique et le Département, comme ils s’y sont engagés, prendront leur responsabilité, et annonceront leur décision avant l’été.

Une étude fondée sur une expertise technique et une concertation avec la filière, et suivi par un comité de pilotage regroupant les représentants de la filière, et présidé par Lydia Meignen :

  • –  Décembre 2023 et janvier 2024 : diagnostic (analyse bibliographique, 35 entretiens, visite terrain)

  • –  Janvier et février 2024 : scénarisation (analyse de 11 scénarios)

  • –  16 février 2024 : le comité de pilotage retient 4 scénarios

  • –  Mars 2024 : concertation (2 ateliers de travail le 1 er mars, comité de pilotage le 14 mars, restitution le 22 mars)

 

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