Lors du vote du compte rendu de la séance précédente, Mickaël Nicosia est intervenu pour dénoncer le fonctionnement du conseil municipal de Pornichet. Il a fermement recadré le maire et sa majorité, pointant une conception biaisée de la démocratie locale, marquée par le refus du débat contradictoire, la marginalisation de l’opposition et une utilisation du conseil municipal à des fins de communication politique.

« Avant le début de ce conseil, je souhaite, comme d’autres groupes, revenir sur le déroulement de la dernière séance.
Lors de la présentation du rapport d’orientation budgétaire, le subdélégué aux finances a fait une intervention très longue, s’écartant à de nombreuses reprises de son objet. Cette intervention n’est d’ailleurs pas retranscrite dans le procès-verbal. Il a formulé en outre des remarques politiques visant d’autres institutions, notamment le Département et son lien avec l’Europe.
Après ma prise de parole, six élus de la majorité sont intervenus tour à tour, par des prises de parole parfois longues. Les textes qu’ils lisaient avaient été préparés à l’avance, sans lien direct avec mes propos, et caricaturaient volontairement l’opposition. Il ne s’agissait donc plus de nous répondre pour faire vivre le débat, mais de dérouler un scénario répondant uniquement aux besoins d’une communication politique inappropriée.
Un élu a d’ailleurs choisi de m’interpeller non pas comme conseiller municipal, mais comme candidat à la prochaine élection municipale de mars 2026. Or, en conseil municipal, chacun doit s’exprimer au titre du mandat en cours. On ne mélange pas la gestion de la commune et la campagne électorale. Nous sommes toutes et tous élus pour six ans, et notre mandat ne prendra fin que le 15 mars prochain.
J’ai tenté en vain de rappeler cette règle. C’était normalement votre rôle, Monsieur le Maire, en votre qualité de président de séance, mais vous n’avez pas jugé bon de le faire.
Le conseil municipal n’a pas vocation à être un spectacle ni un ring où l’on cherche à blesser ou à faire tomber l’adversaire sous prétexte qu’il appartient à un groupe d’élus minoritaires, qui représentent eux aussi les habitants. Cet espace doit rester un lieu de débat constructif, d’échanges argumentés, bien sûr, et sincères ; un cadre apaisé où chacun est écouté et respecté.
Lorsque j’ai demandé à reprendre la parole pour répondre à ces multiples interventions, vous avez d’abord refusé, avant de finir par me la donner à contrecœur. La possibilité de s’exprimer au sein de ce conseil municipal ne doit pas dépendre du bon vouloir du président de séance.
Après douze ans en tant que maire, vous semblez ne toujours pas avoir pris conscience que la parole d’un élu, même minoritaire, est un droit inscrit dans la loi. Ce n’est ni une faveur ni un privilège que l’on octroie.
Hélas, ce n’est pas un incident isolé. Ce fonctionnement se répète depuis six ans, séance après séance. C’est précisément cela qui pose problème à l’exercice du débat démocratique.
Aussi, pour marquer notre attachement à un fonctionnement réellement démocratique, nous avons décidé aujourd’hui, exceptionnellement, de ne pas intervenir du tout. Et par cohérence, nous ne prendrons pas non plus part au vote.
Participer au vote alors que nous ne pouvons pas défendre nos positions dans des conditions équitables reviendrait à cautionner un simulacre de débat et à donner l’apparence d’un fonctionnement normal alors qu’il ne l’est pas.
En agissant ainsi, nous souhaitons également que les Pornichétines et les Pornichétins, ainsi que celles et ceux qui nous écoutent ou sont présents, puissent constater ce qu’est un conseil municipal à Pornichet sans intervention de l’opposition : un monologue ennuyeux, une lecture sans débat ni contradiction.
C’est précisément pour éviter que ce conseil ne se réduise à cela que nous défendons, sans succès depuis six ans, un fonctionnement ouvert et réellement démocratique.
Cela ne signifie pas que nous n’avons rien à dire. Vous pouvez commenter comme vous le souhaitez. Cela signifie que nous refusons de cautionner un cadre où le débat est déséquilibré et où l’expression de la contradiction dépend du bon vouloir du président de séance.
Comme la loi le permet, nous vous demandons d’intégrer in extenso cette intervention au procès-verbal du conseil municipal de ce soir.
Je vous remercie. »
Le maire un instant déstabilisé rétorqua que l’intervention sera bien dans le prochain compte-rendu.
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Je ne partage pas les idées de Nicosia mais il faut bien admettre que le maire a changé. Je l’ai connu en campagne contre Belliot il était différent. Il a pris le melon et ne supporte plus aucune contradiction. C’est même inquiétant car il peut ainsi faire des choix peu judicieux comme le port et les risques d’endettement considérables pour la commune. Deux mandats ça suffit, comme le président de la république un maire ne devrait pas faire plus de deux mandats. Je crois qu’il est temps de prévoir une autre équipe.