L’intervention du maire de Guérande Nicolas Criaud devant les personnes présentes ce lundi 3 juillet à la mairie de Guérande

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs,

Guérandaises, Guérandais,

Chers amis,

 

"C'est avec une profonde préoccupation et un désir ardent de restaurer la paix civile dans notre pays que je me tiens devant vous aujourd'hui et que je vous remercie pour votre présence pour ce moment de communion.

Les événements récents qui ont secoué notre nation sont une source de tristesse et de préoccupation pour nous tous :

Avant-hier à Saint-Brévin-les-Pins, où Yannick Morez, Maire de la commune, a été victime d’un incendie criminel et de harcèlement répété contre lui et sa famille, résultant en sa décision de démissionner de son mandat et même de quitter la France.

Hier à L’Haÿ-les-Roses, où Vincent, Jeanbrun, Maire de sa commune, a été victime d’une tentative d’assassinat, l’obligeant à évacuer en urgence son domicile avec sa femme et ses enfants à la suite d’une attaque.

Dans l’exercice de notre mandat, nous sommes les premiers à constater la montée de la violence : que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue. Nous déplorons gravement ces comportements.

A cet effet, je dois dire tout mon mépris pour les discours de haine insufflés par certains politiques qui sous couvert de bien-pensance, distillent un poison mortifère comme ils verseraient du carburant sur une flamme dans l’espoir d’en faire un brasier.

Aujourd'hui, nous sommes des milliers partout en France, réunis sur les perrons de nos Mairies, en tant que symbole de notre unité et de notre détermination à promouvoir la paix. Nous, les Maires de France, à l'appel de notre association, l'Association des Maires de France, nous nous engageons solennellement à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener la sérénité dans nos rues.

Toute mort est une tragédie. Mais jamais la vindicte ne pourra justifier le vol, la violence et la barbarie. Seule la justice, notre justice républicaine, est compétente pour pouvoir rendre un verdict. 

Depuis mardi dernier, 45 policiers et gendarmes ont été blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments ont été incendiés, tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique. Ces chiffres de l’horreur font honte à notre idéal républicain. 

Ils font honte au travail réalisé au par les agents des collectivités pour apporter leurs services à la population, ils sont plusieurs de la Ville de Guérande à être présents avec nous ;

Ils font honte au travail des policiers et des gendarmes qui œuvrent sur le terrain pour assurer l’ordre, et je salue les effectifs de la brigade de Gendarmerie de Guérande qui sont aussi à nos côtés ;

Ils font honte au travail du personnel médical et des pompiers qui sauvent des vies au quotidien, et je ne peux le dire sans évoquer avec tristesse la perte du commandant Pascal Allaire, ancien agent de notre commune, à qui nous avons rendu un hommage national en août dernier, et qui restera pour longtemps et pour beaucoup un exemple de rigueur, d’altruisme et d’humanité.

Pour ces héros du quotidien, je voudrais vous soumettre une pensée du philosophe et dramaturge grec que fut Sophocle et en laquelle je crois sincèrement : « Rendre service de tout son pouvoir, de toutes ses forces, il n’est pas de plus noble tâche sur terre. ».

La paix civile est un élément essentiel de notre société. C'est le socle sur lequel nous bâtissons nos vies, nos familles et nos aspirations collectives. Sans elle, nos réalisations individuelles et collectives sont fragilisées. C'est pourquoi nous devons tous nous unir, en tant que citoyens engagés et responsables, pour mettre fin à la violence et à l'agitation qui ont terni notre pays ces derniers temps. C’est l’antidote à la haine.

Mais la restauration de la paix civile ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des autorités locales. C'est un défi qui nous concerne tous, en tant que membres d'une même communauté. A l’heure des réseaux sociaux et du verbe facile, nous devons réaffirmer notre engagement envers les valeurs fondamentales de respect, de tolérance et de dialogue, qui sont les piliers d'une société pacifique et harmonieuse. Nous devons arrêter d’être la minorité respectueuse face à ceux qui provoquent le chaos.

En ce jour, je vous appelle à tendre la main à votre voisin, à écouter ceux qui sont différents de vous, à chercher des solutions pacifiques à nos désaccords et à refuser toute forme de violence. Nous devons nous rappeler que nous sommes tous des êtres humains, animés par des espoirs et des aspirations similaires, et que nous partageons une responsabilité commune envers notre commune, notre nation et notre avenir. 

En conclusion, chers amis, nous sommes ici aujourd'hui pour réaffirmer notre attachement indéfectible à la paix civile. Nous refusons d'accepter la violence comme une norme de notre société. Ensemble, en tant que citoyens engagés, nous pouvons faire la différence.

Engageons-nous à écouter, à comprendre et à respecter les uns les autres. Travaillons main dans la main pour reconstruire le tissu social qui a été endommagé et gageons que l’État prenne la mesure de la situation et fasse le nécessaire dès à présent pour condamner durement ceux qui contreviennent aux règles du bien vivre ensemble.

Une nouvelle fois, je vous remercie de votre présence aujourd'hui et je me tiens à votre disposition pour échanger."

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