Michel Ménard alerte le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire sur le label « Agriculture biologique » des sels marins.
Michel Ménard, président du Département de Loire-Atlantique, alerte dans un courrier à l’attention de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, sur l’importance d’établir rapidement un cahier des charges clair et exigeant pour la labellisation en « Agriculture biologique » des sels marins. Réuni en séance plénière le 11 juillet dernier, le Parlement européen a en effet renoncé à appliquer un tel cadre pour le sel bio, renvoyant à chaque État la possibilité de prendre ses responsabilités sur le sujet.
« En Loire-Atlantique, nous avons la chance de voir à l’œuvre 300 paludiers et paludières donner naissance au fameux sel de Guérande. Les 2 200 hectares des marais salants des bassins de Guérande et du Mès, sans oublier les œillets cultivés en baie de Bourgneuf-en-Retz, fournissent ainsi plus de 16 000 tonnes de sel et 700 tonnes de fleur de sel chaque année, grâce au renfort de 3 000 emplois saisonniers.
Ces artisans du sel réalisent leur travail manuellement, font sécher le sel naturellement et ne lui font subir aucune transformation, ni adjonction. Les marais salants deviennent, par là même, une oasis de biodiversité.
A l’inverse, les industriels du sel marin récoltent le sel mécaniquement, le chauffent puis le traitent après récolte pour lui donner une blancheur particulière. Il ne s’agit donc pas du même produit.
Le cahier des charges pour obtenir le label « Agriculture biologique » ne permet malheureusement pas la distinction entre ces deux techniques de récolte. Cette confusion est regrettable pour le consommateur, induit en erreur par une labellisation trompeuse, et pour toute la filière salicole de l’Atlantique, qui a pourtant besoin d’une reconnaissance de son savoir-faire, justifiant au passage l’écart de prix avec les productions industrielles.
Aussi, je vous demande d’établir pour la France des règles réservant l’attribution du label bio selon les techniques de récolte du sel, son tri, son séchage et son mélange avec d’éventuels autres ingrédients. Une certification exigeante à l’échelle française contribuera, plus globalement, à la crédibilité du label bio, suffisamment mis à mal ces derniers temps. »