D’habitude, ce sont plutôt les fleurs qui sortent de terre à l’approche du printemps. Or, il se trouve que nous avons à Guérande une floraison d’un type nouveau, celle des « coussins berlinois ».
Certes, le terme n’est pas très académique, mais il est assez imagé.
Ces ralentisseurs ont été surnommé ainsi spontanément en raison de la dureté de la secousse que leur franchissement communique à la voiture obligée de rouler dessus. Je n’ai pas eu la curiosité de mesurer leur hauteur mais visiblement les amortisseurs des véhicules ont du mal à les atténuer. C’est probablement parce que la fréquence d’entrée ne se situe pas dans une plage favorable à une bonne réponse de l’amortisseur. De vieux souvenirs de mes cours de physique me laisseraient penser qu’il faudrait, pour une meilleure réponse, augmenter la vitesse de passage…
Malheureusement, la loi ne permet cette adaptation .et, de plus, ces ralentisseurs perdraient leur fonction première. Nous sommes donc condamnés à une sorte de « double peine » qui veut que nous ralentissions tout en étant secoués. Il nous faudra donc ralentir pratiquement jusqu’à l’arrêt complet pour assurer notre confort minimum.
La semaine dernière, ce n’est pas moins d’une douzaine de ces générateurs de secousses qui ont été installés sur le boulevard de Gaulle, et, peu à peu, ce sont tous les itinéraires de Guérande qui en seront pourvus.
L’an passé, une limitation à 30 km/h sur l’ensemble de la partie urbaine de la commune s’était déjà abattue sur nous. La plupart des gens roulaient entre 35 et 40 km/h en fonction des rapports des boîtes de vitesse car, pour la plupart des véhicules 30km/h est un peu rapide pour la 2ème vitesse et un peu lent pour la 3ème. Le bon compromis se trouvant autour de 35 à 40 km/h (indiqués au compteur) la plupart des conducteurs s’estimaient alors en paix avec leur conscience tout en n’infligeant pas la torture du surcouple à leur moteur.
Mais cela ne pouvait satisfaire ceux pour qui le moindre écart se doit d’être sanctionné et c’est pourquoi, comme dans la chanson, « Papa fait pan-pan cu-cul ! »
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La commune de Guérande à une interprétation toute personnelle du code de la route, et de l’intérêt général, ou une voie privée est prioritaire sur une voie publique (rue moulin de la place) et que dire de l’aménagement porte calon.
Les ralentisseurs routiers doivent être implantés conformément au décret n°94-447 du 27 mai 1994 relatif aux caractéristiques et aux conditions de réalisation des ralentisseurs de type « dos d’âne » ou de type « trapézoïdal ».
En particulier, les ralentisseurs ne peuvent être implantés que dans les agglomérations et, dans celles-ci, sur des voies dont le trafic est inférieur à 3000 véhicules en moyenne journalière annuelle. En agglomération, leur implantation est également interdite si les voies ne répondent pas à certaines caractéristiques. En outre, ces ralentisseurs doivent faire l’objet d’une signalisation particulière et posséder des caractéristiques propres, définies par la norme française NF P 98-300 publiée au mois de juin 1994.
La Cour Administrative d’Appel de Marseille du 30 avril 2024 a rendu un arrêt suite à l’arrêt de Conseil d’État du 24/10/2023.
Dans son article 12
la CAA valide définitivement le fait que depuis le 30/04/2024, tout ralentisseur implanté sur une voie ouverte au trafic routier public doit l’être conformément en tous points avec le décret 94-447 et ce quel que soit le nom qu’on lui donne (coussin en enrobé, coussin lyonnais, coussin berlinois, plateau ralentisseur, plateau surélevé, plateau traversant)
Enfin cet arrêt interdit définitivement l’utilisation du guide « coussins et plateaux » du CEREMA (ex CERU) qui servait aux élus pour contourner une réglementation voulue volontairement « très stricte » afin d’éradiquer les ralentisseurs dangereux des routes de France.