Le dossier de l’hippodrome de Pornichet est toujours aussi brûlant. En effet, lors de l’approbation du procès-verbal du Conseil municipal du 29 mai 2024, Monsieur Belliot, élu de l’opposition, est revenu sur le devenir des 4,5 millions d’euros disponibles, pour ce qu’il est convenu d’appeler « les désordres de l’hippodrome ». Notons que le caractère d’urgence n’avait pas été retenu par les deux experts mandatés par la mairie et exprimé lors du conseil de mai.
Monsieur Belliot revient ainsi sur le souhait du Maire de demander une étude afin de voir comment réaliser ces travaux sans générer de nuisances ou de fermeture de l’hippodrome, et se demande si ce budget sera bien alloué aux travaux. En effet, ceux-ci seraient reportés jusqu’en 2027 selon l’échéancier figurant dans le procès-verbal. La question est de savoir si cet argent sera toujours provisionné dans le contexte ou une nouvelle équipe potentielle gérera la commune.
Monsieur Pelleteur ne doute pas qu’en 2027 une équipe municipale sera en charge du dossier. Celui-ci est cependant intimement persuadé que les 4,5 millions d’euros ne seront pas suffisants et qu’il faut faire cette étude. “On ne connait pas aujourd’hui la technique qu’il faut employer pour faire face à tous ces désordres. C’est tellement catastrophique. Qu’est-ce qu’on met en oeuvre ? J’ai une hypothèse qui consisterait à tout démonter, tremper l’acier dans du zinc en fusion, mais vous imaginez ?”
Et Monsieur Belliot de répondre : “mais vous savez très bien qu’il existe des solutions. Je vous enverrai de la documentation si vous voulez.” Puis il revient sur la société nazairienne ayant réalisé le chantier, des amis de Monsieur le Maire.
Gageons que le dossier n’a pas fini de faire couler de l’encre ni de donner lieu à des échanges sarcastiques.
En ce qui concerne la délibération numéro 15, elle porte sur de nouveaux logements à construire sur la commune, par l’aménageur La SELA qui s’est porté acquéreur, pour 32 logements, dont 13 en BRS. Le Bail Réel Solidaire est un nouveau dispositif d’accession à la propriété permettant à des ménages modestes de devenir propriétaire d’un logement neuf situé en zone tendue à un prix abordable.
Monsieur Nicosia fait remarquer que pour pouvoir acheter sur ce lieu, “il faudra qu’un couple dispose d’au moins deux salaires à 2700 € net par mois, les plafonds ayant été relevés pour y accéder. Déjà, avec ces revenus là, il est difficile d’acquérir un bien ou de louer un appartement. Alors oui, il faut répondre à cette demande de la classe moyenne, mais que faites-vous de tous les autres? Tout le monde ne gagne pas 2700€ net par mois, et encore moins 5 400 € au sein de son couple. Aucune banque n’accordera de prêt à ceux qui gagnent moins pour acheter en BRS et les loyers restent de toute façon trop élevés.”
La question est : “combien de logements sur Pornichet ont permis de loger ceux qu’on appelle pudiquement la classe populaire, pour ne pas dire pauvre ? Ils sont nombreux dans la société, on ne peut pas faire comme s’ils n’existaient pas. Le logement est un droit fondamental, et même opposable depuis la loi Dalo. (5 mars 2007). Cela nourrit les colères et on voit où ça nous mène, si vous voyez ce que je veux dire… Il faut l’entendre et surtout y répondre.”
Ce plaidoyer pour le logement pour tous est à souligner tant il est d’actualité.
Monsieur Siguier rétorque que sur l’ensemble du projet, il y a 49% de logements sociaux et que la volonté est de créer de la mixité. L’avenir nous dira donc qui au final, pourra réellement occuper ces logements.
Dans ces moments de grandes incertitudes dans tous les domaines, il est compréhensible que les responsables communaux marchent sur des oeufs. Car si les trois conditions de la paix sociale ne sont plus réunies, à savoir se nourrir, se loger, se déplacer, alors il est à craindre des heures sombres et difficiles. Il est donc sage d’appréhender ces dossiers sous tous leurs aspects.
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Peut-on juste rappeler au passage que c’est Robert Belliot qui est à l’origine des « désordres de l’hippodrome » ?
Les interventions de Mr Nicosia pourraient être intéressantes et exploitables si elles n’étaient mêlées de pastoralisme partisan et dites avec un peu plus d’objectivité sur la connaissance et les pratiques de terrain. C’est bien là l’ennui de l’écologie politique. On ne peut s’empêcher de penser à ceux pour qui le rêve d’une vie est se faire un toit au-dessus de la tête. Je pense qu’on n’en prend pas le chemin quand rien n’empêche un promoteur de spéculer avant qu’une zone soit ouverte à l’urbanisation. Dans un marché sain, la concurrence doit être loyale ! Mr Nicosia devrait se rapprocher du terrain et s’intéresser à la sémantique de certains démarcheurs et leur interférence dans une logique de marché abordable. La façon d’être ne réside pas en la manière de dire les choses mais surtout de les accomplir.