La députée de la 7e circonscription de Loire-Atlantique a choisi France 5 l’émission C à vous pour s’exprimer pour la première fois.
Visiblement émue lorsqu’elle a vu le portrait du Sénateur sur les écrans, elle a demandé que soit retiré cette image. Puis elle a donné quelques détails sur le piège tendu par le Sénateur. Elle a bien retenu les éléments de langage sur ce qu’elle pouvait dire et ne pas dire.
« Je ne suis pas venue pour parler de moi, mais je veux juste dire 3 choses :
Je suis allé chez se Sénateur que je connais depuis 10 ans en confiance. J’étais dans le salon, il était dans la cuisine, je n’ai pas vu les verres avant qu’il les apporte sur la table, j’ai bu une première gorgée et j’ai trouvé que le champagne n’avait pas le même goût que d’habitude c’était sucré je pensais que c’était peut être parce que j’étais fatiguée, ou que peut-être le champagne était de mauvaise qualité. On a trinqué une deuxième fois et une troisième fois, je trouvais ça très bizarre que l’on trinque plusieurs fois.
Au bout de cinq minutes, j’ai eu des symptômes comme des palpitations, des sueurs, j’ai pensé que c’était parce que j’étais à jeun et je lui ai dit peux tu me servir quelque chose à manger parce que je veux repartir à l’assemblée nationale car je suis venu très rapidement. J’ai mangé et je me sentais toujours pas bien, je comprenais pas ce qu’il m’arrivait, il insistait, il reprend mon verre retourne dans la cuisine me servir un verre de champagne, je ne comprenais pas son insistance, il était en train d’activer le variateur, il mettait la lumière très forte ensuite il baissait la lumière, je ne comprenais pas ce qui se passait c’était très bizarre. Les médecins m’ont expliqué que c’était pour augmenter l’efficacité de la drogue au niveau des pupilles. Ne connaissant pas du tout la drogue, je trouvais que c’était bizarre. Je regarde, il était dans la cuisine, il remet un sachet blanc dans un tiroir sous le plan de travail. J’étais sous l’effet de la drogue, mes jambes tremblaient, j’ai attrapé mon téléphone, j’ai appelé un taxi, je me disais ne montre pas que tu te sens mal, il faut que tu sortes. Il me suit, j’étais en panique, il me suit dans l’ascenseur, il me suit jusqu’au taxi, j’étais paniquée, mon cœur battait, j’avais l’impression de faire une crise cardiaque. Je rentre dans le taxi, je tremblais, j’appelle un collègue, Luc, Joël a mis quelque chose dans mon verre, j’envoie un autre message à mon collègue car je dis au chauffeur de taxi que je ne vais pas pouvoir sortir du véhicule. Un collègue est venu me chercher.
J’ai passé la nuit à l’hôpital de Lariboisière, j’ai ensuite été portée plainte et j’ai dit aux policiers le sachet de drogue est dans le tiroir sous le plan de travail. Ils ont bien vu que le sachet était là lors de la perquisition.
Je veux juste vous dire que les médecins et infirmières m’ont dit les gens comme vous, c’est trois fois par jour. Ce n’est pas possible ! Je ne viens pas pour parler moi, je viens pour parler de ce fléau. À Lariboisière, c’est trois par jour en France, c’est certainement des dizaines par jour, c’est juste plus possible. J’ai depuis des témoignages d’hommes de femmes qui m’expliquent tout ce qu’ils ont vécu.
Je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé, il n’était pas dans un état normal, j’ai juste eu l’instinct de survie nécessaire, la force nécessaire, j’ai cru mourir d’une crise cardiaque, j’ai cru mourir, car je pensais qu’il allait abuser de moi, car dans l’ascenseur, je ne tenais plus debout. Je suis aujourd’hui en post-traumatique.
Il va falloir que le gouvernement fasse quelque chose par rapport à ce fléau, partout dans notre société. Il faut sensibiliser, quand vous avez le moindre doute arrêtez de boire, aller voir quelqu’un tout de suite. »
L’avocate de Sandrine Josso Maître Julia Minkowski a indiqué sur RMC que la défense du sénateur Guerriau était « totalement tirée par les cheveux. »