Cette citation de François Mitterrand se vérifie dans beaucoup de domaines, incluant aujourd’hui le manque de ressources en eau qui devient un véritable problème aujourd’hui pour notre pays.
" En 2006, élu de Cap Atlantique, j’avais essayé de sensibiliser mes collègues conseillers qui siègeaient avec moi sur ce qui allait devenir une réelle préoccupation, mais je n’ai pas vraiment réussi à capter leur attention. Je trouvais dommage de n’avoir pas trouvé d’autre solution que de rejeter en mer chaque année, au moyen d’émissaire de plusieurs centaines de mètres, plusieurs millions de tonnes d’une eau préalablement traitée par la centrale d’assainissement de Livery.
J’avais la conviction qu’il y avait certainement mieux à faire. J’avais fait, avec mes petits moyens, une enquête qui montrait qu’il y avait déjà à l’époque des besoins en eau qui restaient insatisfait, notamment chez les exploitays agricoles du Nord de notre collectivité.
Charles Moreau, maire d’Herbignac, avait développé une initiative très intéressante en coopération avec la laiterie d’Herbignac. Cette dernière stockait dans des bassins de rétention l’eau extraite du lait traité dans sa chaîne de production et la mettait à disposition des agriculteurs.
J’ai posé la question aux services compétents de Cap Atlantique afin de connaître le degré d’assainissement de l’eau après le traitement effectué à Livery. Je n’ai eu qu’une réponse informelle, mais encourageante, me disant que, bien sûr, l’eau n’était pas directement « potable », mais qu’elle pourrait probablement être utilisée pour la culture des aliments destinés au bétail.
J’ai également essayé de savoir quel serait le traitement complémentaire qu’il faudrait effectuer pour aller jusqu’à la potabilité, mais, malheureusement, là encore, je n’ai pas obtenu de réponse.
Profitant d’un déplacement professionnel en Californie, je me suis rendu à l’usine de traitement des eaux du Orange County à la fin de mon mandat. J’y ai découvert que des entreprises américaines avaient réussi à dépasser les critères exigibles pour l’eau potable en partant d’une eau au départ vraisemblablement plus polluée que celle alimentant notre propre usine d’assainissement.
La chose était donc possible. Infortunément, personne n’a entrepris de lancer, ne serait-ce qu’une pré-étude de faisabilité et nous continuons, depuis plus de 15 ans, de rejeter en mer cette énorme quantité d’eau qui nous fera de plus en plus défaut."