Ce lundi 7 juillet, un point d’étape avait lieu un an après l’objectif du maintien d’un modèle conciliant la débarque et la vente sur les deux ports de La Turballe et Le Croisic.
Le Président du département de Loire-Atlantique, Michel Ménard, était accompagné du Préfet de Région, des Maires de La Turballe et Le Croisic, du Président de Cap Atlantique, de la Présidente des ports et de Loire-Atlantique Pêche et Plaisance ainsi que de son Directeur général, du vice-Président agriculture, mer, littoral, voies navigables et ports au département et du Président du comité régional pêche et élevages marins des pays de la Loire.

Un plan de financement ambitieux de 30 millions d’€ sur 9 ans a été décidé par les financiers rassemblant le Département, les ports de Loire-Atlantique, l’Etat, la Région des Pays de la Loire, Cap Atlantique, les communes de La Turballe et Le Croisic ainsi que le COREPEM, le Comité régional des pêches et des élevages marins.
Pour les 3 années à venir (2025 à 2027), une première tranche d’investissements pour un montant de 9 millions dont 3,3 millions provenant du Département, prévoit notamment:
- la modernisation des glacières à la criée de La Turballe et de Garlahy (bâtiment et matériel d’exploitation) ainsi que la criée du Croisic.
- Une intervention sur les bâtiments des deux criées (clos et couvert)
- un nouveau ponton de service à La Turballe la remise à niveau des deux pannes pêche côtière ainsi que de nouveaux équipements «pêche» pour la zone de réparation navale à La Turballe
- de nouveaux matériels roulants et d’exploitation pour les deux ports
- la remise aux normes des box et ateliers poissonnerie pour Le Croisic
- un nouveau système de vente pour les deux criées
Le Président du département Michel MENARD se dit satisfait de l’état d’esprit et de la volonté d’avancer ensemble, « on ne peut relever le défi que collectivement ». « Il y a un an nous prenions l’engagement fort de maintenir les deux criées ».
L’enjeu était aussi de rétablir la confiance de la filière pêche, pour ce faire, une réunion avait lieu ce matin également avec les professionnels, « nous avons vu la sérénité, la satisfaction, parfois quelques inquiétudes, dans un climat très positif » poursuit Michel Ménard. « De nombreuses actions visibles et mesurables ont été menées, Nous avons opéré un vrai tournant, et nous allons continuer à déployer ce plan d’action ».
La région, qui gère les fonds européens, envisage également d’accompagner le plan d’investissement.
Le Président de Cap-Atlantique et Maire de Guérande, Nicolas CRIAUD, se félicite d’un travail collaboratif depuis quelques mois « derrière ces chiffres et ces projets, ce sont des hommes et des femmes qui font vivre une filière, c’est une activité économique et une identité forte du département mais aussi de la Presqu’île ».
« Nous avons toujours défendu les deux criées, deux ports, deux criées. C’est quelque chose qui aujourd’hui commence à aboutir, donc une satisfaction, elles peuvent vivre toutes les deux, elles sont complémentaires » indique Michèle QUELLARD, Maire de Le Croisic.
Didier CADRO, Maire de La Turballe se dit lui aussi satisfait, « on a travaillé main dans la main pour la filière de la pêche mais surtout pour les jeunes, qui veulent s’investir, car les ports continueront à vivre avec nos jeunes. A nous aussi, les politiques, de les soutenir ».
« Sur la commune de La Turballe, on a fléché la taxe de l’éolien en mer (270 000€ par an pendant 25 ans), pour l’instant la moitié de cette subvention pour aider la filière de la pêche pendant 5 ans ».
Le Président du COREPEM, José JOUNEAU se félicite qu’il y ait encore deux ports et qu’ils participent aujourd’hui à la reprise de la pêche à l’anchois.
« Aujourd’hui ce qui importe c’est que les gars de La Turballe et Le Croisic aient retrouvé cette envie de travailler en parallèle, de manière à se rapprocher à un moment ou un autre dans un intérêt régional ».
« Le plan stratégique de filière régional c’est pas une vue de l’esprit. Aujourd’hui la pêche en Pays de Loire est la deuxième de France en valeur ».
Méthode et considération, la pêche est un secteur économique et bien plus
Le Préfet de Région et de Département Fabrice RIGOULET-ROZE salue la méthode qui a été mise en place depuis un an, « qui allie toutes les parties prenantes, en mettant au cœur des préoccupations les professionnels des deux ports, le Président du COREPEM, qui s’inscrit dans la durée et dans une logique de construction ».
« Nous devons avoir de la considération à l’égard d’un secteur économique mais vis à vis de femmes et d’hommes qui ont besoin de visibilité, de garanties sur la continuation de leur activité ».
Le Préfet souligne aussi la volonté de ne pas se voiler la face sur des difficultés ou des problèmes mais « de les prendre les uns après les autres et de les traiter dans le dialogue ».
« Le plan d’action est parfaitement articulé avec le travail très important qu’ont fait les professionnels, en terme de structuration stratégique de la filière ».
La présidente des ports de Loire-Atlantique et de « Loire-Atlantique pêche et plaisance » Lydia MEIGNEN indique qu’il y avait besoin de mettre de l’ordre dans la maison « et ça a été fait en grande partie ».
« Un responsable des ressources humaines commun aux deux criées a été nommé, les équipes ont été stabilisées, les formations des salariés remises en route. »
« Il y avait aussi cette concurrence entre les deux ports, on essaie d’y mettre fin, c’est difficile, mais désormais les salariés travaillent sur les deux ports. »
Le marché pour la mise en place d’un nouveau système de vente est en cours et sera attribué à l’automne puis déployé en 2026.
Il faut redonner confiance à la filière aval.
Pour José JOUNEAU, il faut sécuriser les acteurs de la filière aval dans leurs marchés, c’est à dire les mareyeurs, les poissonniers, les détaillants.
Jean-Luc SECHET, Vice-Président agriculture, mer, littoral, voies navigables et ports du département précise que les investissements prévus sont un gage de visibilité pour l’ensemble de la filière.
« La pêche nécessite beaucoup d’investissements, il faut aussi que le modèle économique soit viable, c’est bien l’objet de rendre attractifs les outils, à la fois pour les pêcheurs, mais aussi pour que toute la filière aval soit présente sur nos criées ».
« On a la chance en Loire-Atlantique d’avoir une pêche respectueuse de son milieu une pêche responsable, une pêche qui veille à préserver la ressource, il faut une vision à long terme ».
La Loire-Atlantique compte une centaine de navires, dans l’ensemble de ses ports, soit environ 400 pêcheurs et trois fois plus d’emplois induits.
Près de 1 000 tonnes d’anchois ont été débarquées à ce jour en 2025 selon Eric LE NERO, Directeur général de Loire-Atlantique pêche et plaisance. Il faut savoir que cette pêche avait été arrêtée depuis 6 ans en Loire-Atlantique.
« On a mis en place une logistique et acheté pour 70 000 € de caisses à La Turballe ».
« Une partie de la pêche est débarquée à La Turballe, et une autre à Concarneau en base avancée pour répondre aux besoins des pêcheurs afin qu’ils aient moins de trajet ».
Douze bateaux de la région, la moitié vendéens, participent à cette pêche à l’anchois. Depuis le début de l’année, les deux ports ont débarqué un total de 3 255 138 kg de poisons et crustacés pour une valeur de 16,7 millions d’€ avec un prix moyen de 5,14€ le kilo.
C’est déjà plus que durant toute l’année 2024 avec un tonnage de 2 392 580 kg et une valeur de 13,7 millions d’€.
La saison du thon arrive et les criées devraient revenir dans le vert dès cette année après un déficit de 107 000€ en 2024.