L’association du Festival du Film du Croisic a annoncé dans un communiqué renoncer au festival de cette année pour mieux reprendre en 2026. Il est vrai que les coupes budgétaires honteuses et brutales de Madame Morançais ont provoqué beaucoup de difficultés aux associations culturelles. Par contre, elle maintient son tour des Pays de la Loire qui coûte très cher et est un bide en terme de fréquentation populaire.
L’objectif de l’association est de préserver la pérennité de l’événement, repenser son modèle économique et mobiliser de nouveaux financements en vue d’un retour renforcé en 2026, année de son 20e anniversaire.
Le texte du communiqué :
« C’est à regret que l’Association du Festival du Film du Croisic a pris la décision de ne pas tenir son édition 2025 en octobre prochain. Ce choix de faire une « année blanche » a été mûrement réfléchi et pris à l’unanimité au sein de notre association, organisatrice de l’événement.
Il s’agit d’une décision très difficile à prendre mais inéluctable au vu du contexte économique qui se dégrade d’année en année au niveau national, et qui met à mal le milieu de la culture. Les difficultés à boucler le budget sont allées croissant ces dernières années, et les appels à l’aide pour le signifier (notamment depuis l’après-Covid) sont souvent restés sans écoute malheureusement.
En raison de l’inflation qui a considérablement augmenté la plupart des lignes de dépenses et de la perte de partenaires souffrant eux aussi de la conjoncture économique, la situation pour les événements culturels (entre autres) se fragilise d’année en année. Les soutiens financiers deviennent de plus en plus incertains, certains partenaires ne parviennent à honorer leur soutien que très tardivement, et les subventions institutionnelles baissent ou ne sont pas réévaluées en conséquence.
Les dernières annonces incompréhensibles du Conseil Régional des Pays de la Loire (suppression de la plupart des subventions), et du Gouvernement (arrêt du soutien au Pass Culture pour les scolaires) ont accéléré notre décision. Ces choix dévastateurs, sans concertation et aux dommages directs et indirects non évalués, nous ont amenés à prendre cette décision, à contre-cœur. Nous ne pouvons raisonnablement pas prendre le risque d’une nouvelle édition au financement insuffisamment sécurisé pour nous retrouver dans une impasse budgétaire en fin d’année. Le décalage de paiements de certains partenaires nous a empêchés encore cette année de régler des prestataires dans les temps. L’économie d’un festival comme le nôtre est de plus en plus fragile, et nous avons le devoir de préserver l’événement que nous avons construit au fil des ans.
Depuis sa création en 2006, le Festival du Film du Croisic est devenu un évènement à renommée nationale, où les plus grands noms du Cinéma font le déplacement. Le Festival a toujours montré une gestion saine et un bilan positif. Le mince bénéfice que nous générons tous les ans est immédiatement absorbé par des dépenses inévitables ou pour combler la défection de certains partenaires. Dans le contexte actuel, le Festival ne peut évoluer et grandir, répondre aux attentes des partenaires, et des festivaliers qui viennent de la France entière. Il nous faut à l’avenir amplifier les actions de communication (poste très onéreux) pour générer davantage de visibilité et potentiellement plus de recettes et de partenariats, développer une billetterie autonome comme il est d’usage dans la plupart des festivals, et faire en sorte de répondre à la demande et accueillir toujours plus de festivaliers.
Nous savons que nous ne serons pas le seul événement artistique à être contraint de faire une pause – et il s’agit là d’une situation dramatique pour les événements et leurs retombées locales et régionales. Certains festivals feront une année blanche comme nous, d’autres décaleront les dates, d’autres encore réduiront considérablement leur voilure, voire seront contraints de se saborder… Limiter les frais et réduire la voilure ne suffit pas (et nous l’avons déjà fait), car certaines lignes de dépenses sont incompressibles, et la baisse consécutive des recettes n’est pas supportable. Nous nous refusons par ailleurs à faire supporter aux festivaliers le poids de cette fragilité en augmentant de nouveau nos tarifs.
Nous allons donc profiter de cette année sans festival pour nous reconstruire, remodeler, trouver de nouvelles sources de financements, nous allons nous « réinventer », et réfléchir à l’avenir pour que ce Festival dont nous sommes très fiers puisse encore grandir, évoluer et prendre toute la place qu’il mérite.
Nous serons de retour en 2026, sous une forme ou une autre… pour les 20 ans de l’événement ! Espérons d’ici là un sursaut politique général. Nous comptons sur la compréhension du public, des partenaires, des artistes, et nous remercions encore chacun de son soutien. À vite !
L’équipe du Festival du Film du Croisic, sa direction et ses bénévoles
Message de Patrice Leconte, parrain du Festival du Film du Croisic :
J’aime ce Festival du Croisic, dont je suis le parrain depuis plusieurs années. Editions après édition, les partenaires et les soutiens sont de plus en plus difficiles à trouver. Mais il ne s’agit pas de baisser les bras, bien au contraire.
Aussi, avec Mickaël Gauthier, nous avons décidé que 2025 serait une année blanche, c’est à dire une année sans festival. Pour mieux repartir ensuite, avec encore plus d’enthousiasme et plus de largeur. Les bénévoles pourront reprendre et continuer leur travail formidable, et Mickaël Gauthier pourra aborder sereinement la 20ème édition.
Il s’agit juste de faire évoluer le festival, car un festival qui ronronne est amené un jour ou l’autre à s’éteindre. Et ça, il n’en n’est pas question.
Alors, vive le prochain festival du Croisic !
Patrice Leconte