De nombreuses hypothèses ont été débattues ce vendredi par les différentes parties prenantes de la filière pêche. Une étude lancée en 2023 sera restituée fin mars ainsi que le travail des différents ateliers.
Depuis de nombreuses années, en Loire-Atlantique comme partout en France, la filière pêche subit une crise profonde. Prix de l’énergie élevé, limitations de pêche dans certaines zones, plan de sortie de flotte suite au Brexit… Face à cette situation, l’ensemble des pouvoirs publics doit se mobiliser pour sortir de cette crise et offrir des perspectives à la filière pêche. Soucieux de préserver la filière halieutique en Loire-Atlantique, le syndicat mixte Les ports de Loire-Atlantique (aménage, entretient et exploite treize ports maritimes et fluviaux du territoire par transfert de compétences) en lien avec le Département de Loire- Atlantique, a lancé en décembre 2023 une étude spécifique sur l’avenir des deux principales criées de Loire-Atlantique, au Croisic et à La Turballe.
Afin de retenir un scénario d’ici l’été 2024, cette étude a pour objectif de proposer des solutions concrètes afin de maintenir et renforcer la filière pêche sur le territoire. Par ailleurs, elle devrait permettre à la SAEML Loire-Atlantique pêche et plaisance, gestionnaire des deux ports, de retrouver un équilibre économique aujourd’hui précaire.
Les étapes de cette étude menée par deux cabinets indépendants, Via Aqua et Mer Conseils, sont les suivantes :
➔ Réaliser un diagnostic détaillé des deux ports de pêche, à partir de données économiques et d’exploitation actuelles de chaque site ainsi que 35 entretiens avec acheteurs, mareyeurs, élus du territoire et pêcheurs.
➔ Soumettre des scénarios au comité de pilotage en identifiant leurs avantages et inconvénients (février),
➔ Consulter les acteurs et mettre en débat des scénarios retenus (étape en cours)
➔ Restituer l’étude (fin mars)
Point d’étape sur le déroulement de l’étude
Le comité de pilotage est composé de l’autorité portuaire (les ports de Loire-Atlantique), du gestionnaire des ports de pêche de La Turballe et du Croisic (Loire-Atlantique Pêche et Plaisance), des acheteurs, du Département et des représentants des pêcheurs. Il a rendu son avis sur les scénarios présentés le 16 février.
Le vendredi 1er mars, deux ateliers de travail ont été organisés pour recueillir et confronter les points de vue sur les scénarios retenus par le comité, et leurs implications : maintien ou pas de deux criées, spécialisation ou diversification des criées, vente et catalogue uniques, aménagement et transfert dans le bâtiment Garlahy, etc.
Ces ateliers se sont déroulés en présence de pêcheurs, d’acheteurs, de transporteurs, de membres du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays de la Loire (COREPEM), de la SAEML Loire-Atlantique pêche et plaisance, du syndicat mixte Les ports de Loire-Atlantique, des services techniques des collectivités invités (Région, Département, communes de La Turballe et du Croisic et Cap Atlantique) et des membres du comité de pilotage. Tous les participants ont travaillé par petits groupes sur chaque scénario.
Les rendus de ces ateliers seront restitués lors d’une plénière réunissant tous les participants aux ateliers et les membres du comité de pilotage fin mars.
Puis, la décision sur le choix du scénario retenu en lien avec les collectivités et les partenaires sera rendue publique avant le début de l’été.
Chiffres clés de la filière pêche en Loire-Atlantique
Flottille turballaise
➔ 62 navires dont 57 en 2023, dont 65% de chalutiers de fond et/ou pélagiques
➔ 5 navires détruits via le Plan d’Accompagnement Individuel Brexit (PAI Brexit)
➔ 6 navires à l’arrêt du 22 janvier au 20 février 2024 suite à l’interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne
Flottille croisicaise
➔ 18 navires dont 3 navires nazairiens, dont 67% de chalutiers de fond
➔ 1 navire détruit via le Plan d’Accompagnement Individuel Brexit (PAI Brexit)
➔ 1 navire à l’arrêt du 22 janvier au 20 février 2024 suite à l’interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne
Cet article a 2 commentaires
J’ai souvenir de Monsieur Palladin qui dirigeait les criées de La Turballe et du Croisic. D’après ses rapports aux élus les criées étaient rentables. Que s’est il passé depuis ? Pourquoi Monsieur Palladin est parti et n’a pas été remplacé pendant plusieurs mois ? Il semble que ce soit l’omerta sur le sujet.
Pour exprimer un avis, il faudrait pouvoir disposer des tonnages réalisés par chacune des deux criées, son Chiffre d’affaires, de sa rentabilité, des travaux de mise aux normes, de l’âge des bateaux et de leurs perspectives ainsi que des perspectives personnelles des patrons pêcheurs ! Au delà du bilan, qu’apposerait les regroupement des deux criées en termes de rentabilité et de réponse aux marchés ! Le nombre de critères intervenant dans une telle analyse est tel, que l’expression d’un avis serait bien presomptueux !